Quel regard ont les français sur les préjugés liés à l’obésité ?

Une étude publiée en mars 2023 dans l’American Journal of Preventive Medicine montre que les préjugés liés au poids sont répandus parmi les adultes français, en particulier l’idée réductrice selon laquelle l’obésité est due à un manque de volonté et sur la préoccupation excessive vis-à-vis du poids.

Ces travaux ont été menés par un consortium de chercheurs de l’Équipe de Recherche en Épidémiologie Nutritionnelle (EREN) de l’Université Sorbonne Paris Nord et Université Paris Cité, Inserm, INRAE, CNAM, Centre de Recherche en Épidemiologie et Statistiques (CRESS) et des services de Nutrition de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière et de l’Hôpital Européen Georges Pompidou (AP-HP). À ce jour, aucune étude n’avait évalué les préjugés liés au poids dans une large population d’adultes français. Elle s’inscrit dans les mêmes conclusions que celles menées à l’étranger.

D’après le auteurs, les scores d’antipathie vis-à-vis des personnes en situation d’obésité étaient faibles, avec 9 % des participants (12 % des hommes et 6 % des femmes) qui présentaient des préjugés négatifs sur ce point. En revanche, la préoccupation excessive vis-à-vis du poids (correspondant à des questions du type « Une des pires choses qui pourrait m’arriver serait de prendre 10 kg ») était le préjugé le plus répandu, avec 55 % des participants (62 % des femmes et 47 % des hommes) présentant des scores élevés. Enfin, 45 % des personnes interrogées (38 % des femmes, 54 % des hommes) présentaient des scores élevés sur le préjugé portant sur le « manque de volonté« .

Ces résultats mettent en évidence la nécessité de changer le regard de la société sur l’obésité et les personnes qui en souffrent. Les auteurs invitent à sortir de la vision réductrice de la croyance d’une simple affaire de choix personnels sur la manière de s’alimenter ou bouger.

« C’est en agissant en amont sur les déterminants de ces choix, en particulier en modifiant notre environnement de vie pour le rendre plus favorable à la santé, que l’on peut espérer prévenir l’augmentation continue de l’obésité en France et dans le monde. En parallèle, il est fondamental de lutter contre les préjugés selon lesquels les personnes en situation d’obésité le seraient uniquement par manque de motivation personnelle. »

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